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Docteurs en Génie Civil - A l’honneur !

Qu’est-ce qu’un docteur en génie civil ?

     Tous autant que nous somme avons, déjà consulté un « docteur » dans notre vie. Sur cette base on pourra répondre qu’un « docteur » est un monsieur en blouse blanche avec un stéthoscope au cou, seringue à la main, ou des comprimés à nous faire avaler.  L’expression « docteur en génie civil » a-t-elle la même connotation ?

     Le terme « docteur » ici, représente le plus haut grade universitaire d’une faculté/ département. Une fois sa thèse de doctorat soutenue; après des années de recherche menée sous la vigilance d’un encadreur, on obtient le titre de « docteur ».

     Ces recherches, d’une durée de 3 ans ou plus, répondent  ou apportent un début de solution à une problématique clairement identifiée. La rigueur du travail exigée, les insomnies, la discipline et les essais sans relâche jusqu’à l’obtention de résultats; sont autant de contraintes qui découragent la plupart des candidats et rends respectueux le titre de « docteur ».

Mettons à l’honneur nos docteurs en génie civil

     L’Afrique a besoin de ces fortes têtes, de ces génies, pour devenir un pôle technologique et faire des exploits scientifiques. Nous poussons donc la jeunesse à se lancer dans le domaine de la recherche afin de:
  • ·      découvrir de nouveaux composants
  • ·     utiliser des matériaux locaux dans la construction
  • ·     maîtriser le comportement des structures et de notre environnement
  • ·     établir nos propres normes de construction
      Chaque fois que possible CEA, vous présentera un docteur ainsi que les diverses applications de sa thèse dans le domaine du génie civil.
      N'hésitez pas à nous proposez des publications.
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Le 24 septembre 2012, Mr Nouffou Tapsoba devenait docteur en génie civil sur le thème : « Comportement des enrobés bitumineux à base de matériaux recyclés et/ou fabriqués à température réduite » !!
Après un parcours de formation où il a toujours excellé, notre confrère burkinabè a effectivement soutenu avec brio sa thèse à l’université de Lyon/ENTPE.
Avec la simplicité et la clarté qui sont la marque des grands esprits, Nouffou Tapsoba revient sur le contenu de sa thèse et dévoile ses ambitions professionnelles.

Votre thèse porte sur : le Comportement des enrobés bitumineux à base de matériaux recyclés et/ou fabriqués à température réduite.
En français facile, pouvez-vous expliquer à nos lecteurs ce qu’est un « enrobé bitumineux », et qu’est-ce que vous avez montré dans cette thèse ?
On désigne sous le terme « enrobés bitumineux » les mélanges de graviers, sable et un liant, qui est le bitume (produit provenant de la distillation des pétroles bruts), utilisés dans la confection des différentes couches de chaussée. Pour le commun des mortels, les enrobés bitumineux sont désignés souvent à tort par les termes « goudrons », « macadam ».
Ce matériau a un comportement très complexe, notamment lié à la présence de bitume qui a tendance à devenir liquide à haute température et très rigide à basse température. Des recherches sont menées dans le monde entier afin d’améliorer les performances de ces matériaux, de mieux comprendre leur fonctionnement et ainsi optimiser les performances des routes.
Dans cette thèse, nous avons montré que face aux enjeux du développement durable, des solutions techniques, fondées sur des bases scientifiques, peuvent être apportées à la communauté de la construction routière. Ces solutions participent à l’amélioration du bilan environnemental des activités en réduisant l’utilisation de matières premières naturelles non renouvelables (le bitume d’une part, mais également les granulats d’autre part) et en limitant l’énergie nécessaire à la fabrication des matériaux. Ces techniques sont non seulement synonymes de progrès environnemental et sanitaire, mais permettent également une réduction des coûts de fabrication, tout en assurant une durabilité acceptable aux infrastructures routières.


Vous avez fait vos études dans le génie civil ; quel est le champ d’action de cette discipline ?
Le Génie civil représente l’ensemble des techniques concernant les constructions civiles. Le champ d’action du Génie civil est très vaste, il englobe l’ensemble des travaux publics et de la construction, mais comprend également les bâtiments, les constructions industrielles, les infrastructures de transport, les ouvrages hydrauliques et les infrastructures urbaines. Personnellement, je me suis spécialisé dans le domaine des infrastructures routières.

Dans le cadre de la thèse, vous avez collaboré avec le groupe Lafarge qui est présent dans certains pays d’Afrique. Etes-vous allé en Afrique pour vos recherches ?
Effectivement, cette thèse s’est réalisée avec la collaboration de l’entreprise Lafarge qui appartient au groupe Lafarge, leader mondial des matériaux de construction et qui est implanté dans 64 pays dans le monde dont 12 pays africains. Durant cette thèse, je n’ai pas effectué de déplacement en Afrique, j’ai travaillé directement avec le centre international de recherche, qui est basé à l’Isle d’Abeau en France. Néanmoins, j’ai eu l’occasion d’effectuer plusieurs voyages à l’étranger pour présenter mes travaux dans des conférences internationales (Parme en Italie, Delft au Pays Bas et Fortaleza au Brésil).

Maintenant que vous avez terminé, quels sont vos projets dans l’immédiat ?
Actuellement je suis en post – doctorat à l’Ecole nationale des travaux publics de l’Etat, une période qui me permettra de compléter certains travaux de ma thèse et de les valoriser, notamment par des publications scientifiques. Il faut savoir que les critères d’évaluation des chercheurs sont principalement basés sur le nombre et la qualité des publications.
Cette période post-doctorat me permet également d’enrichir mon expérience puisque je participe aux enseignements dispensés à l’ENTPE. Je souhaite acquérir encore un peu d’expérience supplémentaire en France dans le domaine de la recherche et l’enseignement. Une fois, cet objectif atteint, je compte rentrer au Burkina Faso et j’espère avoir un poste d’enseignant à l’Université ou dans une école comme les 2IE, afin de transmettre mon savoir aux plus jeunes sur place et contribuer très efficacement au développement de la recherche dans le domaine du Génie civil. Certes, étant à l’extérieur, je pourrai mener des recherches qui serviront au pays, mais je pense qu’étant sur place, je serai plus efficace.

Source Le Faso> Diasporas


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