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La spécialisation

Dans le domaine du génie civil, on distingue plusieurs branches et domaines. Aussi beaucoup parle de spécialité.
On rencontre ainsi des ingénieurs topographes, routier, bâtiment, géotechnicien…
C’est ainsi que récemment lors d’un entretien sous les tropiques m’a-t-il été demandé de me définir par ma spécialité. Par rapport aux quelques unes proposées, je ne me suis tout simplement pas retrouvée. J’ai répondu que j’étais spécialiste en tout. Ce qui a eu le dont de choquer mon interlocuteur!

La formation de génie civil
On rencontre deux systèmes de formation de génie civil. Le plus répandu, connu de tous et vieux de plusieurs décennies est celui de la spécialisation. Au bout de cinq années ou six, selon qu’on ait fait la classe préparatoire ou DUT/Licence (3 ans), il vous est proposé de choisir l’une des spécialités suivantes : Route, Ouvrage d’Art, Bâtiment et Géotechnicien, Topographe…….

Le volume horaire de la spécialité est plus grand que celui des autres matières.
Aussi à la fin de votre cursus, êtes-vous ingénieur en l’une de spécialités cité ci-dessus ; en d’autre termes il  sera mentionné sur votre CV, et sur le terrain pour toute entreprise vous êtes l’Homme chargée de la réalisation de l’ouvrage de votre spécialité.
Ce type de formation n’a pas évolué depuis. Et puis comme il y a l’autre formation qui elle forme ses étudiants en tout ; avec des volumes horaires pratiquement équitables. C’est une formation sans spécialisation, sans orientation précise. A l’étudiant de voir selon sa préférence ou aptitude pour se définir d’une certaine spécialité à la fin de son parcours. Cependant vous êtes amenés à présenter dans presque toute les matières des mini-projets. En fin de 2ème année de cycle ingénieur vous avez un projet de fin d’année (PFA) puis le projet finale en 3ème année . Avec cette dernière formation l’étudiant a tout un bagage en génie civil, un tout et pas que sa spécialité.

Mais l’Homme peut-il être bon en tout ?
Certainement pas. Je n’y crois pas. Mais alors comment doivent se définir ceux de la deuxième formation qui n’ont aucune difficulté dans plus de deux disciplines et n’arrive pas à choisir ?
Ceux là ne sont-ils pas avantagés par rapport au premier groupe en ce qu’ils peuvent participer à plus de campagne de recrutement ?
J’avoue que la question ne se pose que pour des débutants car il clair qu’après des années et plus passé une branche du génie civil, on en apprend tellement qu’on ne maîtrise plus parfaitement les autres disciplines.
Dans un monde où seuls les résultats comptent, ceux ayant une spécialité ont plus d’aisance à se faire recruter car pour le commun des mortels qui dit" génie civil" dit "spécialité". Sur le chantier on retrouve par exemple, des ouvragistes, routiers, topographes...

Dès lors qu’est-ce que le génie civil sinon l’ensemble de toutes ces spécialités ?
Si sur mon diplôme il est écrit ingénieur génie civil, cela ne voudrait il pas dire que je suis bon en tout, que je suis capable de traiter toutes les constructions et réalisations ?

Ingénieurs tous autant que nous sommes, nous savons pertinemment qu’aucun projet de génie civil ne fait intervenir qu’une seule branche. Pour toute construction quel qu’elle soit, on a recourt à plusieurs disciplines (géotechnique, hydraulique, béton, charpente, …) pour sa réalisation. Il faut bien comprendre ces disciplines séparément pour bien dimensionner la structure.

Nous y voilà « dimensionner ». Je ne sais pas si vous avez remarqué la différence avec ceux qui ont une spécialité; ils s’intéressent beaucoup plus à la réalisation. A mon humble avis la formation d’ingénieurs, telle que nous la connaissons depuis toujours, forme ses étudiants de façon technique et de prime abord pour des entreprises.

En réalité qui sont nos employeurs ? Ce sont les entreprises de BTP, et les bureaux d’études sinon les laboratoires de recherche en génie civil.

Aucune de ces trois destinations ne permet à ces étudiants débutants d’avoir deux spécialités si ce n’est le choix d’un bureau d’études. En effet pour ce qui est des entreprises, ils sont souvent besoin de personnes capable de dimensionner certes mais surtout complètement à l’aise dans un domaine pour mener à bien leur réalisation ; alors les spécialistes les convient tout à fait. De même pour la recherche, elle concerne forcément une branche, un domaine précis du génie civil.


Cependant pour un bureau d‘études, le besoin se résume à une personne à l’aise dans la conception et le dimensionnement des structures. Dans ce cas, un ingénieur débutant , peut il se vanter de ne maîtriser qu’une seule spécialité ?
Il est clair que non ; il doit pouvoir comprendre toutes les structures (béton charpente, RDM) en tenant compte de leur environnement (géotechnique, topographie, hydraulique,…). Ici se retrouvent pleinement les étudiants de la deuxième formation, ils ont l’avantage d’avoir étudier suffisamment toutes les matières et de savoir mener tous les calculs nécessaires à la stabilité de la structure. Ils peuvent concevoir facilement tout ouvrage. Ce sont eux qui établissent les notes de calculs nécessaires aux ingénieurs spécialistes et conducteurs de travaux.


Moi je me définis comme ingénieure de conception et de calculs. Un nom nouveau sous les tropiques, peu connu, pourtant très recherché en Occident. 

Il va falloir s’y faire.


Rachidatou TCHAGBELE

Commentaires

  1. Ing Elysée Kavula8 septembre 2014 à 20:27

    La réflexion est bonne, mais il ne faut pas oublier que l'ingénieur dans toute sa carrière il doit se baser aussi sur l'économie, d'où à mon avis je crois que la deuxième formation d'ingénieur en génie civil est très rentable et même très pratique.
    Car, plus on forme un ingénieur dans plusieurs domaines de génie civil, on se préserve en même temps des dépenses inutiles.

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