Dans le cadre des 6ème Journees de Géotechnique (JAG) à Ouagadougou, nous avons été conviés à la visite du chantier de Travaux de renforcement du Tronçon Sakoinsé-Boromo (RN1) dont l'une des spécificités est le renforcement de la plateforme par fibre de verres.
CEA se fait le devoir de partager cela avec ceux qui n'ont pu faire le déplacement à Ouagadougou, du 10 au 12 juin, pour assister à ces JAG, avec pour thème le " Rôle et responsabilité des laboratoires nationnaux africains face à la qualité et la durabilité des infrastructures socio-economiques". On rappel que les JAG sont organisé chaque année, depuis 6 ans, par le CTGA et l'ALBTP .
Revenons à notre sujet; pourquoi le renforcement des chaussées ?
Face à un accroissement de trafic ou à une détérioration n'assurant plus de confort; les chaussées existantes après auscultation sont renforcées, afin d'améliorer leur portance et résistance au trafic ou intempéries.
Quels sont les diverses solutions de renforcement?
* rechargement des couches existantes
Suivant les résultats d'auscultation et de calculs (catalogue ou logiciel Alizé ) on reprend la ou les couches , qui le nécessitent, pour résister correctement aux effets de poinçonnement.
**renforcement par produits géosynthétiques ou ajout de liant (bitumineux , hydrauliques )
Suivant les cas et l'importance du trafic,la nouvelle coupe de la chaussée peut outre les différences d'épaisseurs avec la précédente comporter des solutions géotechniques de drainage et/ou renforcement ou un traitement de la plateforme (chaux, ciment,...)
Cas du Tronçon Sakoinsé-Boromo (RN1)-Burkina Faso
Le tronçon Sakoinsé-Boromo était une chaussée non revêtue en latérite supportant un trafic T1-T2. Le projet consiste à en faire une chausse à structure bitumineuse avec un trafic élevé.
le trafic attendu étant plus élevé et les études au déflectographe ayant révélées de graves déformations verticales; l'ancienne chaussée non revêtue en place est décapée et sera recyclée.
la structure de la nouvelle chaussée(photo du haut) montre que celle-ci repose sur l'ancienne après traitement au ciment de la latérite recyclée (épaisseur 20 cm).
Ce traitement fait de la couche de fondation un mélange sol-ciment au comportement proche du béton, sa portance est améliorée mais elle va présenter des fissures qui risquent, avec le temps, de remonter à la surface du revêtement. le nouveau trafic exigerait la mise en place de fortes épaisseurs de matériaux pour éviter toutes déformations dont on ne dispose pas forcément pour les 122 km de route; d'où la mise en place de fibre de verres.
la géogrille en fibre de verres est utilisée pour augmenter la portance de la couche de fondation et empêcher l'apparition de fissures sur le revêtement. Elle permet entre autres une économie en matériaux , en réduisant l'épaisseur totale du corps de chaussée à mettre normalement en oeuvre pour supporter le trafic. Ce qui est non négligeable vu la plateforme projetée.
Une imprégnation est mise en place avant la géogrille. Une monocouche de fermeture sera étalée apres pour servir d'accrochage avec la couche de base.
Pour éviter le ressuyage du bitume un dosage à 1kg/m² est utilisé pour l'imprégnation et la monocouche.
La pose de deux lits de geogrilles avec recouvrement doit se faire le plus soigneusement possible de façon à éviter tout décalage, assurant ainsi une continuité de résitance.
La fibre de verre, ou autre géosynthétique sont des produits qui permettent d'apporter des solutions au problème de portance de nos routes, et à la préservation de nos matériaux granulaires cependant il y a encore beaucoup à faire, par nos géotechniciens au sujet de la maîtrise du comportement de ces matériaux, afin de déterminer les solutions locales à moindre coût pour des routes à grand trafic.
Pour ceux qui disposent de vidéos prière de les partager avec nous.
Rachida TCHAGBELE
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